#90.1 - BOWERBIRDS - Bur Oak
by lablogotheque
"En guise de rues, c’est dans une boutique de bonbons que tout se met en route, au milieu d’un fatras de plastique en couleur. Emballages bariolés sur emballages bariolés, au milieu la barbe de Phil Moore qui oscille doucement, et son chant balancé comme si de rien n’était. Ecoutez le bien : il ne clame pas, il ne murmure pas non plus ; il ne commande rien mais il s’impose quand même. Il laisse traîner les voyelles, il raconte une histoire. Quand il parle de montagnes on les imagine parfaitement juste au dessus de nous - même de là, au milieu de tout ce sucre. Quand il est rejoint par ses deux acolytes et qu’ensemble ils harmonisent et parlent d’une chute sur les genoux, ce sont nos rotules que l’on touche. Comme pour bien s’assurer que.
Et il y a cet énorme tambour aussi. Anecdotique, pourrait-on penser. Un simple accessoire. Mais regardez le bien : il est énorme, hors de propos, hors de proportion. Et pourtant il est joué tout doucement, avec un toucher d’artisan minutieux qui sait que tout tient au détail. Le son est plein, riche et aussi discret qu’il doit l’être."[F]
#90.4 - BOWERBIRDS - In our talons
by lablogotheque
"Cette fois ci, le chant est à nouveau parfait. Notre homme montre à nouveau qu’il est un conteur né, un barde moderne arpentant le macadam pour balancer sa parole. Mais j’ai le sentiment que c’est maintenant à la demoiselle qu’il faut faire attention. Vous l’avez vu depuis tout ce temps, vous avez entendu sa voix en contrepoint. Mais là, vous remarquez la subtile ondulation de sa démarche, la façon qu’elle a d’empoigner son accordéon comme elle ne le faisait pas jusqu’ici, d’avancer avec lui, de faire corps. Elle danse, ou presque, ou c’est tout comme. Comme si elle allait s’y mettre, comme si en avançant vers elle on pourrait l’empoigner nous aussi et valser jusqu’à épuisement. Encombrée d’un énorme instrument, elle est pourtant sensuelle. Une affaire de détails, d’anecdotes, encore une fois. De tout ce que les concerts à emporter essaient de documenter, finalement : la petite différence, la broutille, la vétille dans laquelle se cache la beauté."[F]