ADAM ARCURAGI - The bottom of the river
by lablogotheque
"Tous les samedi, les deux niveaux d’un banal parking lugubre se transforment en marché aux puces de Chelsea.
Lorsqu’Adam Arcuragi et son groupe se sont pointés avec leurs instruments, les vendeurs, prudents, ont objecté que peut-être l’exquis "Bottom of the River" allait distraire les clients, et les détourner de leur intention première : dépenser leur argent dans des cartes postales vintage et autre horloge Tupac Shakur qui fonctionne très bien, ou peut-être que non. Mais Arcuragi et cie les a séduit, et une femme au sourire contagieux est même allée jusqu’à vider un bac plein d’ordures pour qu’il serve de grosse caisse au groupe."[F]
#90.1 - BOWERBIRDS - Bur Oak
by lablogotheque
"En guise de rues, c’est dans une boutique de bonbons que tout se met en route, au milieu d’un fatras de plastique en couleur. Emballages bariolés sur emballages bariolés, au milieu la barbe de Phil Moore qui oscille doucement, et son chant balancé comme si de rien n’était. Ecoutez le bien : il ne clame pas, il ne murmure pas non plus ; il ne commande rien mais il s’impose quand même. Il laisse traîner les voyelles, il raconte une histoire. Quand il parle de montagnes on les imagine parfaitement juste au dessus de nous - même de là, au milieu de tout ce sucre. Quand il est rejoint par ses deux acolytes et qu’ensemble ils harmonisent et parlent d’une chute sur les genoux, ce sont nos rotules que l’on touche. Comme pour bien s’assurer que.
Et il y a cet énorme tambour aussi. Anecdotique, pourrait-on penser. Un simple accessoire. Mais regardez le bien : il est énorme, hors de propos, hors de proportion. Et pourtant il est joué tout doucement, avec un toucher d’artisan minutieux qui sait que tout tient au détail. Le son est plein, riche et aussi discret qu’il doit l’être."[F]
#90.4 - BOWERBIRDS - In our talons
by lablogotheque
"Cette fois ci, le chant est à nouveau parfait. Notre homme montre à nouveau qu’il est un conteur né, un barde moderne arpentant le macadam pour balancer sa parole. Mais j’ai le sentiment que c’est maintenant à la demoiselle qu’il faut faire attention. Vous l’avez vu depuis tout ce temps, vous avez entendu sa voix en contrepoint. Mais là, vous remarquez la subtile ondulation de sa démarche, la façon qu’elle a d’empoigner son accordéon comme elle ne le faisait pas jusqu’ici, d’avancer avec lui, de faire corps. Elle danse, ou presque, ou c’est tout comme. Comme si elle allait s’y mettre, comme si en avançant vers elle on pourrait l’empoigner nous aussi et valser jusqu’à épuisement. Encombrée d’un énorme instrument, elle est pourtant sensuelle. Une affaire de détails, d’anecdotes, encore une fois. De tout ce que les concerts à emporter essaient de documenter, finalement : la petite différence, la broutille, la vétille dans laquelle se cache la beauté."[F]
Yules - Warning to the powerful oratoring
by kidamprod
"« Produits de premier choix », « fruits exotiques », « vins fins et liqueurs »… Tout dans l’épicerie fine de Perello rappelle la France de la IIIème République, celle de Jean-Pierre Pernaud et des produits du terroir chers à Jean-Pierre Coffe. L’épicerie a conservé son aménagement et sa décoration baroque ; entre la présentation dans les emballages d’origine, les bouteilles dans leur caisse en bois et les épices rares qui s’y trouvent, il y flotte comme un air de caverne d’Ali Baba. Baptiste du festival Generiq ne s’y est pas trompé, l’endroit est absolument unique, on ne pouvait rêver mieux pour la folk nostalgique de Yules."[F]
"On commence pour ce premier numéro par un cri d’amour lancé à la face du monde, et un tracklisting qui bondit des bas-fonds latinos de Harlem aux faubourgs de Luanda en Angola, des émigrés caribéens de Londres aux rappeurs d’Istanbul. Et qui s’installe peu à peu en Afrique, sous le regard bienveillant de David Byrne, évidemment." [F]